Alain Séchas
Cardinaux, 2009
Acrylique sur papier, marouflé sur toile
215 x 157 cm
Courtesy de l’artiste & Galerie Chantal Crousel
Photo : Florian Kleinefenn
© Alain Séchas - ADAGP
Cardinaux, 2009
Acrylique sur papier, marouflé sur toile
215 x 157 cm
Courtesy de l’artiste & Galerie Chantal Crousel
Photo : Florian Kleinefenn
© Alain Séchas - ADAGP
Je me rappelle bien avoir découvert la peinture d'Alain Séchas à la galerie Chantal Crousel en 2006 lors de l'exposition Ardoises magiques. Avant cette exposition, je n'avais jamais accédé qu'à l'image, au sens publicitaire du terme, de son oeuvre. Pour moi Séchas était l'artiste qui peignait des chats rigolos ou en faisait de grandes sculptures qui semblaient en plastique et tout ça ne m'intéressait pas vraiment.
Je me rappelle également que cette exposition montrait un grand tableau sur lequel un chat dézippait un tableau de Barnett Newman et j'avais trouvé cette blague très bonne. J'étais surtout surpris que tout en faisant de telles blagues, l'artiste fit une bonne et bien étrange peinture. Cela ressemblait vraiment à des images imprimées et pourtant c'était des images peintes.
En regard de ces grands tableaux on pouvait voir une série de peintures sur papier, des gouaches il me semble. Toutes de format paysage et de taille moyenne, ces petites peintures sur papier étaient assez sombres et représentaient des scènes historiques dans un grand fatras de gestes picturaux les rendant méconnaissables. Peut-être était-ce Foggy Days. Mais mon souvenir reste le même : la peinture d'histoire.
Face à face, les blagues ironiques sur la peinture moderniste peintes au pinceau tout en ayant l'air d'impressions géantes et les petites peintures historiques faites dans le style de l'expressionnisme abstrait – un peu comme des Goya repris par De Kooning - , voilà qui apparaissait comme une entreprise de méta-peinture qui n'a pas oublié d'être toujours de la peinture.
La dernière exposition qui vient d'ouvrir chez Crousel s'inscrit dans la droite ligne de ces Ardoises magiques en passant par l'aventure du Musée Bourdelle.
Cette exposition est sans titre et elle est composée de dix peintures acrylique sur papier marouflées sur toile. On retrouve le même débord blanc laissé par le scotch sur les quatre bords de la feuille pour délimiter l'espace à peindre en all over que dans la série des gouaches de 2006. Ainsi un effet de surprise similaire que celui produit par les grands tableaux figuratifs se produit : ce débord donne aux oeuvres l'allure d'une estampe.
Ces grandes peintures sur papier devenues tableaux sont, de façon très étonnante, comme des mix entre les derniers Joan Mitchell et les derniers De Kooning, visibles actuellement dans Deadline au Musée d'art moderne de la ville de Paris. Les De Kooning sont splendides et m'apparaissent comme de véritables curiosités historiques : de la haute abstraction moderniste réalisée dans les années 80!
Alors que fait Séchas en peignant des tableaux si proches de cette grande peinture moderniste anachronique et en leur donnant des noms qui évoquent chez moi le souvenir de vieux parfums, ou bien les noms que l'on donnait autrefois aux robes des collection de haute couture : Gange, Herbes flottantes, Hurons, Cardinaux ? Peut-être est-ce la chose la plus surprenante, ces titres qui comme l'exigeait Duchamp font divaguer l'esprit du spectateur vers des lointains littéraires. J'ajouterais qu'ils convoquent le souvenir, produisent une certaine nostalgie, et ne sont sans doute pas sans ironie. Alain Séchas et sa galeriste parisienne nous invitent à visiter une exposition délicieusement et malicieusement désuète. Bien entendu, je n'entend pas par là que tout cela est démodé et donc d'un charme suranné. Je crois qu'il s'agit plutôt de la poursuite de cette belle entreprise artistique et critique déjà évoquée, qui a en plus le très bon goût de donner lieu à de très bons tableaux.
Je me rappelle également que cette exposition montrait un grand tableau sur lequel un chat dézippait un tableau de Barnett Newman et j'avais trouvé cette blague très bonne. J'étais surtout surpris que tout en faisant de telles blagues, l'artiste fit une bonne et bien étrange peinture. Cela ressemblait vraiment à des images imprimées et pourtant c'était des images peintes.
En regard de ces grands tableaux on pouvait voir une série de peintures sur papier, des gouaches il me semble. Toutes de format paysage et de taille moyenne, ces petites peintures sur papier étaient assez sombres et représentaient des scènes historiques dans un grand fatras de gestes picturaux les rendant méconnaissables. Peut-être était-ce Foggy Days. Mais mon souvenir reste le même : la peinture d'histoire.
Face à face, les blagues ironiques sur la peinture moderniste peintes au pinceau tout en ayant l'air d'impressions géantes et les petites peintures historiques faites dans le style de l'expressionnisme abstrait – un peu comme des Goya repris par De Kooning - , voilà qui apparaissait comme une entreprise de méta-peinture qui n'a pas oublié d'être toujours de la peinture.
La dernière exposition qui vient d'ouvrir chez Crousel s'inscrit dans la droite ligne de ces Ardoises magiques en passant par l'aventure du Musée Bourdelle.
Cette exposition est sans titre et elle est composée de dix peintures acrylique sur papier marouflées sur toile. On retrouve le même débord blanc laissé par le scotch sur les quatre bords de la feuille pour délimiter l'espace à peindre en all over que dans la série des gouaches de 2006. Ainsi un effet de surprise similaire que celui produit par les grands tableaux figuratifs se produit : ce débord donne aux oeuvres l'allure d'une estampe.
Ces grandes peintures sur papier devenues tableaux sont, de façon très étonnante, comme des mix entre les derniers Joan Mitchell et les derniers De Kooning, visibles actuellement dans Deadline au Musée d'art moderne de la ville de Paris. Les De Kooning sont splendides et m'apparaissent comme de véritables curiosités historiques : de la haute abstraction moderniste réalisée dans les années 80!
Alors que fait Séchas en peignant des tableaux si proches de cette grande peinture moderniste anachronique et en leur donnant des noms qui évoquent chez moi le souvenir de vieux parfums, ou bien les noms que l'on donnait autrefois aux robes des collection de haute couture : Gange, Herbes flottantes, Hurons, Cardinaux ? Peut-être est-ce la chose la plus surprenante, ces titres qui comme l'exigeait Duchamp font divaguer l'esprit du spectateur vers des lointains littéraires. J'ajouterais qu'ils convoquent le souvenir, produisent une certaine nostalgie, et ne sont sans doute pas sans ironie. Alain Séchas et sa galeriste parisienne nous invitent à visiter une exposition délicieusement et malicieusement désuète. Bien entendu, je n'entend pas par là que tout cela est démodé et donc d'un charme suranné. Je crois qu'il s'agit plutôt de la poursuite de cette belle entreprise artistique et critique déjà évoquée, qui a en plus le très bon goût de donner lieu à de très bons tableaux.
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